Une avocate lilloise au procès des attentats du 13-Novembre: «Chacun réagit à sa manière»
12/07/2022
L’avocate lilloise sera mercredi devant la cour d’assises spécialement composée, pour l’ouverture de ce procès qu’elle prépare depuis six ans. Avec onze clients.
PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 06/09/2021, par Eric DUSSART
Blandine Lejeune défendra onze personnes constituées partie civile, à ce procès. « Des gens qui ont été séquestrés, d’autres qui sont partis en courant… », dit-elle, et puis la famille de François-Xavier Prévost, qui a perdu la vie au Bataclan. « Des gens qui souhaitent rester discrets. »
C’est d’ailleurs le cas de la majorité de ses clients. « Chacun réagit à sa manière, dit l’avocate lilloise. C’est une manière de se protéger, bien sûr. Certains m’ont demandé de les tenir au courant de l’évolution de l’enquête, puis de la préparation du procès, et d’autres souhaitent en entendre parler le moins possible. »
« Le traumatisme revient »
Évidemment, à l’approche de l’ouverture de l’audience, cela devient difficile. « C’est inévitable. Chaque fois qu’on allume la télé ou qu’on ouvre un journal, on tombe là-dessus, ces jours-ci. Et le traumatisme revient. Pourtant, après avoir suivi le parcours jusqu’à l’indemnisation, beaucoup croyaient en avoir terminé. »
Un parcours qui est aussi passé par des réunions d’information, notamment avec les juges d’instruction, qui ont communiqué plusieurs fois sur l’avancée de l’enquête. D’autres iront témoigner à l’audience, bien sûr, comme ce sera sans doute le cas de Franck Coste. « Une autre de mes clientes s’est décidée très récemment. Elle a appelé le greffe et n’a eu aucun problème à se faire faire un pass qu’elle ira retirer avant l’ouverture de l’audience. Ce sera d’ailleurs possible également en cours de procès. »
Mille huit cents parties civiles
Évidemment, la pénaliste lilloise n’assistera pas à l’intégralité des neuf mois d’audience. C’est impossible à mener de front avec la marche de son cabinet. « Il y a des rendez-vous obligés », dit-elle.
À commencer par la première journée, qui verra le long appel des près de mille huit cents personnes déjà recensées dans les rangs des parties civiles. Ensuite, suivant le poids qu’auront les audiences sur les épaules de ses clients, elle verra ceux d’entre eux qui voudront s’avancer à la barre. C’est là qu’il faudra de nouveau être à leurs côtés.