Pris sur l’A22, ils importaient 45000 paquets de cigarettes de contrebande
12/07/2022
Le 1er juillet, sur l’autoroute A 22, venant de Belgique deux hommes ont tenté de passer la frontière avec près de 45 000 paquets de cigarettes. Ils étaient jugés mardi à Lille, non seulement pour de l’importation illégale mais aussi pour de la contrefaçon.
ARTICLE PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 12/08/2020, par Chantal DAVID
Ils sont cousins par alliance, ne se connaissaient guère et, le 1er juillet, roulaient sur l’autoroute A22, chacun au volant d’une camionnette. Ils venaient de Belgique, leur GPS indiquait Nantes, les douaniers les ont stoppés à la frontière. Dans chaque véhicule, il y avait des dizaines de paquets de cigarettes : 44 900 en tout, pour un poids de 898 kilos et une valeur de 426 550 euros. En amende douanière, cela vaut deux fois plus, le délit de contrefaçon s’ajoutant à celui d’importation illégale.
Au tribunal judiciaire de Lille, ce mardi, le président Bernard Lemaire tente de reconstituer le périple de ces deux hommes qui, à l’audience, s’expriment par le truchement d’une interprète en langue russe. L’un et l’autre sont pères de famille, n’ont jamais été condamnés, et évoquent avec effroi, six semaines de détention provisoire à Sequedin.
Ils devaient gagner 2000 euros
Roman I. 35 ans, habite Moscou. Albert E. 30 ans, habite en Belgique. Il est propriétaire des deux camionnettes. Habituellement, Albert E. transporte des chevaux, c’est son métier. Au tribunal, il réfutera l’idée de caches spécialement aménagées pour le trafic. Les camions pour chevaux, dira-t-il, ont fréquemment un compartiment hermétique dans le plancher, pour éviter de salir les marchandises.
Roman I. l’a rejoint en Belgique début juillet. Lui aussi est transporteur. Entre deux chargements en Allemagne, le Moscovite était venu voir ses cousins. Les deux hommes disent avoir été contactés par des commanditaires qui leur auraient confié l’acheminement des cigarettes pour 2 000 euros chacun. Pas de nom, pas de précision… Le juge cherche alors à savoir s’il ne s’agit pas d’une petite entreprise familiale bien organisée. Car un oncle de la famille a déjà été condamné pour trafic de cigarettes. L’inspectrice des douanes s’interroge aussi. Ces fausses cigarettes sont chargées en métaux lourds, deux à quatre fois plus que la normale. Trois usines de contrefaçon ont été démantelées en Belgique depuis janvier 2020.
En défense, Me Adèle Carré balaiera l’idée du réseau, plaidant le faux pas de deux hommes appâtés par le gain.
Albert E. et Roman I. ont été condamnés conformément aux réquisitions, à deux ans de prison avec sursis. Ils devront payer solidairement plus de 800 000 euros d’amende.