Tentative de féminicide : "Elle met du temps, mais la justice passe"
22/10/2024
ARTICLE PUBLIE DANS LES JOURS, le 09 octobre 2024,recueilli par Pierre Bafoil, Photographie par Aimée Thirion
Quelques secondes ou à quelques centimètres près, cela aurait pu être le procès d’un féminicide. « Le 103 de l’année 2020 », rappelle devant la cour d’assises du Nord, à Douai, Blandine Lejeune, l’avocate d’Allyssia Davaine, survivante d’une tentative de meurtre pour laquelle était jugé son ex-compagnon, Johnny Verslype, du 3 au 8 octobre.
Il y a quatre ans jour pour jour, dans la nuit du 7 au 8 octobre 2020, cet homme alors âgé de 30 ans tire deux balles dans le ventre d’Allyssia Davaine à l’aide d’une arme de guerre (lire l’épisode 21 de la saison 1, « “Je sais que j’avais les yeux ouverts, mais c’était noir. Il m’avait tranché la gorge” »). La jeune femme, de huit ans sa cadette, est assise dans sa voiture, garée devant leur ancien domicile conjugal, à Wattrelos, dans le Nord. Dans l’habitacle, côté passager, il y a son nouveau compagnon, Valentin K. Au deuxième coup de feu, il sort de la voiture. « Je lui ai fait signe de partir, se souvient Allyssia Davaine à l’audience. Ça ne servait à rien qu’il reste. » Johnny Verslype le braque avec son pistolet-mitrailleur qui vient de s’enrayer et lui ordonne de dégager. Valentin K. fonce frapper aux portes alentour pour chercher de l’aide. Alertés, plusieurs voisins préviennent les secours. Johnny Verslype, lui, rentre dans la maison. Il en ressort quelques instants plus tard, armé cette fois d’un « couteau à steak », comme il dit. Il retourne à la voiture, le plante dans le cou de son ex-compagne, lui tranche l’artère et tourne les talons. Il entreprendra ensuite, en vain, de se suicider de la même manière.
Allyssia Davaine survivra miraculeusement. Pour cette tentative d’homicide par ex-conjoint, crime passible de la réclusion criminelle à perpétuité, Johnny Verslype a écopé de quinze ans de prison. Moins que les vingt requis par l’avocat général, Florian Pappo, mais assortis d’une peine de sûreté des deux tiers et d’un suivi sociojudiciaire de cinq ans, ainsi que d’une injonction de soins. « Satisfaisant », a commenté sobrement sa victime.
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