Devant le tribunal de Lille, un couple «réconcilié par le Covid»
12/07/2022
Le tribunal de Lille a levé, vendredi, l’interdiction de contact entre deux conjoints. Avec le confinement, le couple avait renoué pour faciliter la garde de leur enfant. Et au fil des échanges, ils ont retrouvé leur complicité. « Une réconciliation Covid », a plaidé Me Blandine Lejeune.
PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 05/05/2020, par Chantal DAVID
Jean (*) est enseignant, Marie (*) est infirmière. L’un et l’autre habitent dans la métropole lilloise. En 2019, leur couple bat de l’aile et en décembre, une dispute s’accompagne de violences. Une ordonnance de protection est accordée à Marie. Jean est placé sous contrôle judiciaire, il sera jugé pour violence conjugale au mois de juin 2020.
« On aurait pu faire, ni vu, ni connu »
En attendant, il a l’interdiction d’entrer en contact avec sa compagne. Tous les quinze jours, il récupère leur fils à l’école le vendredi soir et le ramène le lundi matin. Mais le confinement va bouleverser leur organisation. Marie propose alors à Jean, la garde de l’enfant. Son métier la met en contact avec le Covid-19. Jean a toujours été un bon père. Le couple met ses tensions de côté et Marie vient voir son fils chez Jean, chaque fois qu’elle le peut.
Tout semble bien se passer mais Me Blandine Lejeune va conseiller à son client de demander une levée de l’interdiction de contact. « On aurait pu faire ni vu, ni connu », dira l’avocate aux juges. Néanmoins, aux yeux de la justice, même si c’est Marie qui a renoué le contact, Jean viole son contrôle judiciaire, ce qui pourrait l’envoyer en prison.
L’affaire a été plaidée une première fois le 10 avril. Le président Ludovic Duprey a estimé nécessaire d’entendre la compagne qui n’assistait pas à cette première audience, et le tribunal s’est donné le temps de la faire convoquer.
Ce vendredi, Marie a été la plus fervente avocate de Jean, confirmant « la réconciliation Covid », plaidée par Me Blandine Lejeune. Marie a insisté sur leurs relations pacifiées, sur l’efficacité des soins entrepris par Jean pour soigner la dépression qui avait amené la violence. Le tribunal a levé l’interdiction de contact. Jean sera néanmoins jugé au mois de juin pour violence conjugale. Mais quid de la
procédure de divorce en cours…
(*) Les prénoms ont été changés