Un jeune homme condamné pour des gestes déplacés à l’égard d’adolescentes à la gare Lille-Flandres
12/07/2022
Un jeune homme de 23 ans a été condamné ce mercredi au tribunal de Lille pour agression sexuelle et outrages sexistes. Le 9 mars, il s’en était pris à des adolescentes de 15 ans, à la gare Lille-Flandres.
ARTICLE PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 23/04/2020 par Chantal DAVID
Le 9 mars, cela fait déjà quelques jours, que, dans le secteur de la gare Lille Flandres, Élie Jean s’est fait remarquer pour son comportement. Le directeur d’un fast-food l’a même chassé de son établissement après qu’une cliente a signalé sa présence dans les toilettes des femmes.
Ce mercredi, le jeune homme est jugé pour s’en être pris à plusieurs lycéennes, dans la gare Lille Flandres et place des Buisses. Élie Jean a tenté d’embrasser une jeune fille sur la bouche, à une autre, il a touché les fesses, se collant dans son dos. À d’autres, il a fait des propositions sexuelles, usant d’un vocabulaire dégradant et lessuivant dans la gare.
Il dit avoir honte de son comportement.
Élie Jean n’avait jamais été condamné. À l’audience, il adopte un comportement étrange. En répondant aux questions de la présidente Julie Astorg, il se vante tousazimuts. Il est un grand joueur d’échecs, était pressenti comme joueur de foot professionnel, peint comme Léonard de Vinci… Il commentera tout aussi bizarrement les agressions qu’on lui reproche : « Je me suis pris de passion pour la séduction.» En parallèle, il dit avoir honte de son comportement qu’il attribue à une prise massive d’alcool et de cannabis.
Le prévenu est poursuivi en parallèle, pour une violation de domicile qui date de 2018. Il avait tenté d’entrer chez une jeune femme.«Pas pour lui faire du mal. Juste pour prendre une douche et dormir dans un lit chaud », affirme le jeune homme au tribunal.
Deux victimes « en état de choc »
Deux adolescentes sont venues avec leurs parents. « Elles sont en état de choc »,dira la procureure Dorothée Coudevylle. Les propos d’Élie Jean inquiètent la magistrate. Les aveux du jeune homme sur ses pulsions sexuelles lui paraissent opportunistes.
En défense, Me Blandine Lejeune dispose de nombreux documents attestant d’hospitalisations psychiatriques et de traitements médicaux. Élie Jean perçoit l’allocation d’adulte handicapé mais le psychiatre qui l’a examiné en garde à vue n’arelevé aucune altération du discernement. L’avocate s’en étonne, le jeune homme adéveloppé des troubles à l’adolescence.
Me Lejeune insiste sur la nécessité de soins.
Le ministère public avait requis trois ans de prison dont deux derrière les barreaux.
Le tribunal a condamné Élie Jean à dix-huit mois de prison dont douze avec un sursis probatoire.Quand il sortira de prison, il sera suivi pendant deux ans avecnotamment une injonction de soins. Il devra aussi payer deux amendes de 200 euros pour les outrages sexistes.