Huit ans après, le meurtrier de Sandra enfin condamné, sa famille va pouvoir faire son deuil
20/04/2023
Après huit ans d’attente et trois jours insoutenables, les derniers instants du procès ont particulièrement été éprouvants pour les proches de Sandra, tuée à Hazebrouck en 2015. À l’intense nervosité a suivi l’ultime soulagement tant espéré.
ARTICLE PUBLIE DANS LA VOIX DU NORD, le 17/03/23 par Marie Lagedamon
Si prolixe la veille, l’ancien compagnon de leur fille, de leur mère, de leur sœur, n’a pas rajouté à leur colère, ce vendredi. Répondant à la présidente qu’il n’avait plus rien à dire. Après trois heures de délibéré, les proches de Sandra, se soutenant les uns les autres, ont repris leur place sur le banc des parties civiles peu avant midi.
Le fils aîné, Rodolphe, peine à ne pas trembler, sa grand-mère craque sous le stress et éclate en sanglots. De l’autre côté de cette famille venue en nombre, se serrent aussi, le regard sombre, mâchoires crispées, les deux sœurs et le frère de l’accusé. Pendant trois jours, l’horreur vécue par cette femme de 41 ans ce 1er mai 2015, rue d’Aire à Hazebrouck, a minutieusement été retracée. Trois jours durant lesquels le temps s’est arrêté, figé. Avec son plafond bas, la salle, étroite, étouffe. Trop d’émotions mêlées, les corps sont en apnée.
Un merci aux jurés et à l’avocat général
Puis cette justice tant réclamée s’exerce, le verdict tombe enfin. Hocine Hamoudi, 35 ans, est condamné pour le meurtre et le viol aggravé sur conjoint de Sandra Helleputte. Dans son box, debout, les bras croisés, entre trois policiers, Hocine Hamoudi reste impassible, hochant simplement la tête en signe de désaccord lorsqu’il est reconnu coupable du viol de la mère de quatre enfants. Deux sœurs de Sandra lancent un merci aux jurés et à l’avocat général, qui se retirent.
À la sortie de la salle, tous se tombent dans les bras devant les caméras. « On est satisfaits, 30 ans, c’est bien, lâche la mère de Sandra, épuisée, après avoir embrassé et remercié leur avocate, Me Blandine Lejeune. On sait maintenant qu’il va aller derrière les barreaux pour longtemps et qu’il ne fera plus de mal à personne, car c’est quelqu’un de très dangereux. »
Rodolphe, apaisé, sourit pour la première fois : « Cette victoire, c’est pour ma mère. C’est une histoire qui sera toujours en moi, elle fait partie de ma vie, je ne pourrai peut-être pas tourner la page mais je veux passer à autre chose. » L’accusé et sa famille, que l’on ne reverra plus, n’ont pas attendu le délai de dix jours : leurs avocats annoncent qu’ils font appel, contestant le crime de viol. Les proches de Sandra s’y étaient préparés, « on ira jusqu’au bout ».